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héréditaire dans une race. Ces quatre royautés sont ainsi suffisamment distinctes entre elles.

§ 10. Il en est une cinquième, où un seul chef dispose de tout, comme ailleurs le corps delà nation, l’État, dispose de la chose publique. Cette royauté a de grands rapports avec le pouvoir domestique ; de même que l’autorité du père est une sorte de royauté sur la famille, de même la royauté dont nous parlons ici est une administration de famille s’appliquant à une cité, à une ou plusieurs nations.

CHAPITRE X

Suite de la théorie de la royauté ; les cinq espèces peuvent être réduites à deux principales. — De la royauté absolue ; vaut-il mieux remettre le pouvoir à un seul individu qu’à des lois faites par des citoyens éclairés et honnêtes ? Arguments pour et contre la royauté absolue ; l’aristocratie lui est très préférable ; causes qui ont amené l’établissement et ensuite la ruine des royautés. — L’hérédité du pouvoir royal n’est pas admissible. — De la force publique mise à la disposition de la royauté.

§ 1. Nous n’avons réellement à considérer que deux formes de la royauté : la cinquième, dont nous venons de parler, et la royauté de Lacédémone. Les autres se trouvent comprises entre ces deux extrêmes, et sont, ou plus restreintes dans leurs pouvoirs que la monarchie absolue, ou plus étendues que la royauté de Sparte.

§ 2. Nous nous bornerons donc aux deux points suivants : d’abord, est-il utile ou funeste à l’État d’avoir un général perpétuel, qu’il soit d’ailleurs héréditaire ou électif ? En second lieu, est-il utile ou funeste à