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des peuples, soit en les éclairant par les arts, soit en les guidant à la victoire, en les réunissant ou en leur conquérant des établissements, furent nommés rois par reconnaissance et transmirent le pouvoir à leurs fils. Ces rois avaient le commandement suprême à la guerre, et faisaient tous les sacrifices où le ministère des pontifes n’était pas indispensable. Outre ces deux prérogatives, ils étaient juges souverains de tous les procès, tantôt sans serment, et tantôt en donnant cette garantie. La formule du serment consistait à lever le sceptre en l’air.

§ 8. Dans les temps reculés, le pouvoir de ces rois comprenait toutes les affaires politiques de l’intérieur et du dehors sans exception ; mais plus tard, soit par l’abandon volontaire des rois, soit par l’exigence des peuples, cette royauté fut réduite presque partout à la présidence des sacrifices ; et là où elle méritait encore son nom, elle n’avait gardé que le commandement des armées hors du territoire de l’État.

§ 9. Nous avons donc reconnu quatre sortes de royautés : l’une, celle des temps héroïques, librement consentie, mais limitée aux fonctions de général, de juge et de pontife ; la seconde, celle des barbares, despotique et héréditaire par la loi ; la troisième, celle qu’on nomme Aesymnétie, et qui est une tyrannie élective ; la quatrième, enfin, celle de Sparte, qui n’est, à proprement parler, qu’un généralat perpétuellement