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lois suivent les gouvernements ; mauvaises ou bonnes, justes ou iniques, selon qu’ils le sont eux-mêmes. Il est du moins de toute évidence que les lois doivent se rapporter à l’État ; et, ceci une fois admis, il n’est pas moins évident que les lois sont nécessairement bonnes dans les gouvernements purs, et vicieuses dans les gouvernements corrompus.

CHAPITRE VII

Suite de la théorie delà souveraineté ; pour savoir à qui elle appartient, on ne peut tenir compte que des avantages vraiment politiques, et non des avantages quels qu’ils soient : la noblesse, la liberté, la fortune, la justice, le courage militaire, la science, la vertu. Insuffisance des prétentions exclusives ; l’égalité est, en général, le but que le législateur doit se proposer, afin de les concilier.

§ 1. Toutes les sciences, tous les arts ont un bien pour but ; et le premier des biens doit être l’objet suprême de la plus haute de toutes les sciences ; or, cette science, c’est la politique. Le bien en politique, c’est la justice ; en d’autres termes, l’utilité générale. On pense communément que la justice est une sorte d’égalité ; et ici l’opinion vulgaire est, jusqu’à un certain point, d’accord avec les principes philosophiques par lesquels nous avons traité de la morale. On s’accorde