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tout autre système, qu’on déclare changé quand l’espèce de la combinaison vient à l’être ; c’est comme l’harmonie, où les mêmes sons peuvent donner tantôt le mode dorien, tantôt le mode phrygien. Si donc ceci est vrai, c’est à la constitution surtout qu’il faut regarder pour prononcer sur l’identité de l’État. Il se peut, d’ailleurs, qu’il reçoive une dénomination différente, les individus qui le composent demeurant les mêmes ; ou qu’il garde sa première dénomination, malgré le changement radical des individus.

§ 15. C’est d’ailleurs une autre question de savoir s’il convient, après une révolution, de remplir les engagements contractés ou de les rompre.

CHAPITRE II 

Suite : la vertu du citoyen ne se confond pas tout à fait avec celle de l’homme privé ; le citoyen a toujours rapport à l’État. La vertu de l’individu est absolue et sans rapports extérieurs qui la limitent. Ces deux vertus ne se confondent même pas dans la république parfaite ; elles ne sont réunies que dans le magistrat digne du commandement ; qualités fort diverses qu’exigent le commandement et l’obéissance, bien que le bon citoyen doive savoir également obéir et commander : la vertu spéciale du commandement, c’est la prudence. § 1. Une question qui fait suite à celle-ci, c’est de savoir s’il existe identité entre la vertu de l’individu