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leurs terres par des hilotes, ceux-là par les serfs périœciens ; les repas communs sont établis chez les deux peuples ; et Ton doit ajouter que jadis, à Sparte, ils se nommaient non pas Phidities, mais An-dries, comme en Crète, preuve évidente qu’ils en sont venus. Quant au gouvernement, les magistrats appelés Cosmes parles Crétois jouissent d’une autorité pareille à celle des Ephores, avec cette seule différence que les Ephores sont au nombre de cinq, et les Cosmes au nombre de dix. Les Gérontes qui forment en Crète-le sénat sont absolument les Gérontes de Sparte. Dans l’origine, les Crétois avaient aussi la royauté, qu’ils renversèrent plus tard ; et le commandement des armées est aujourd’hui remis aux Cosmes. Enfin, tous les citoyens sans exception ont voix à l’assemblée publique, dont la souveraineté consiste uniquement à sanctionner les décrets des sénateurs et des Cosmes, sans s’étendre à rien autre. § 4. L’organisation des repas communs vaut mieux en Crète qu’à Lacédémone. A Sparte, chacun doit fournir la quote-part fixée par la loi, sous peine d’être privé de ses droits politiques, comme je l’ai déjà dit. En Crète, l’institution se rapproche bien plus de la communauté. Sur les fruits qu’on récolte et sur les troupeaux qu’on élève, qu’ils soient à l’Etat ou qu’ils proviennent des redevances pavées par les serfs, on fait