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volontaires parmi les hommes n’ont d’autre source que l’ambition et la cupidité.

§ 20. Quant à la royauté, j’examinerai ailleurs si elle est une institution funeste ou avantageuse aux États. Mais certainement l’organisation qu’elle a reçue et qu’elle conserve à Lacédémone, ne vaut pas l’élection à vie de chacun des deux rois. Le législateur lui-même a désespéré de leur vertu, et ses lois prouvent qu’il se défiait de leur probité. Aussi, les Lacédémoniens les ont souvent fait accompagner dans les expéditions militaires par des ennemis personnels, et la discorde des deux rois leur semblait la sauvegarde de l’État.

§ 21. Les repas communs qu’ils nomment Phidities, ont également été mal organisés, et la faute en est à leur fondateur. Les frais en devraient être mis à la charge de l’État, comme en Crète. À Lacédémone, au contraire, chacun doit y porter la part prescrite par la loi, bien que l’extrême pauvreté de quelques citoyens ne leur permette pas même de faire cette dépense. L’intention du législateur est donc complètement manquée ; il voulait faire des repas communs une institution toute populaire, et, grâce à la loi, elle n’est rien moins que cela. Les plus pauvres ne peuvent