Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/983

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE X, CH. VIII, g 7. /i61

pourrait même dire que ce serait autant d'obstacles, du moins pour la contemplation et la pensée. Mais comme c'est en tant qu'on est homme et qu'on vit avec les au- tres, qu'on s'attache à pratiquer la vertu, on aura besoin de toutes ces ressources matérielles pour jouer son rôle d'homme dans la société.

§ 7. jMais voici une autre preuve que le parfait bonheur est un acte de pure contemplation. Toujours nous suppo- sons comme incontestable que les Dieux sont les plus heureux et les plus fortunés de tous les êtres. Or, quels actes peut on convenablement attribuer aux Dieux ? Est-ce la justice? Mais ne serait-ce pas en donner une idée bien ridicule que de croire qu'ils passent entr'eux des conven- tions, qu'ils se restituent des dépôts, et qu'ils ont mille autres relations du même genre ? Ou peut-on davantage leur attribuer des actes de courage, le mépris des dangers, la constance dans les périls, qu'ils aflronteraient par hon- neur? Ou bien encore, leur prêtera-t-on des actes de libéralité? Dans ce cas, à qui donneraient-ils? Mais alors il faut aller jusqu'à cette absurdité de leur supposer aussi de la monnaie ou des expédients tout aussi relevés. D'autre part, s'ils sont tempérants, quel beau mérite pour eux? Et n'est-ce pas les louer très-grossièrement que de dire qu'ils n'ont pas de honteuses passions? En parcou-

��(lonné davantage encore aux inlen- comparer tout ce passage avec le

tiens, livre II, ch. 6, § 15 ; et livre XII' livre de la Métaphysique, eh. 7,

III, ch. 3, § 16. p. 200 de la traduction de M. Cou-

§ 6. Son rôle d'homme dans la sin, 2* édition. — De hontcusa

sodcff. Si ce n'est pour être heureux jyassions. C'était au contraire une

et même vertueux. louange assez relevée en face de la

§ 7. Une autre preuve. Il faut mythologie et des supertitions popu-

�� �