/4(5() MORALE A NICOMAQUE.
l'un et pour l'autre; et à cet égard ils sont tout à fait sur la même ligne. Sans doute, l'homme qui se consacre à la vie civile et politique, a davantage à s'occuper du corps et de tout ce qui s'y rapporte ; mais cependant, il y a tou- jours sur ce point assez peu de différence. Au contraire, pour les actes, la différence est énorme. Ainsi, l'homme libéral et généreux aura besoin d'une fortune pour exercer sa libéralité; et l'homme juste n'en sentira pas moins la nécessité pour rendre mutuellement aux autres ce qu'il en a reçu ; car on ne voit pas les intentions, et les gens les plus iniques feignent bien aisément l'intention de vouloir être justes. L'homme de courage, de son côté, a besoin d'un certain pouvoir également, pour accomplir les actes conformes à la vertu qui le distingue. L'homme tempérant hii-même a besoin de quelqu'aisance ; car sans cette facilité à se satisfaire, comment saurait-on s'il est tempérant, ou s'il n'est pas tout autre chose? § 5. C'est une question de savoir, si le point capital dans la vertu, c'est l'intention ou bien si ce sont les actes, la vertu pou- vant sembler se trouver à la fois des deux côtés. A mon sens, évidemment, il n'y a de vertu complète qu'à ces deux conditions réunies. Mais pour les actions, il faut toujours bien des choses ; et plus elles sont grandes et belles, plus il en faut. § 6. Loin de là ; pour le bonheur que procure l'intelligence et la réflexion, il n'est besoin, pour l'acte de celui qui s'y livre, de rien de tout cela ; on
��jugeaient de nitme ; et Sociatc a § 5. Cest une question de savoir.
l)ratiqué ce principe toute sa vie. — Aristole a été précédemment plus
L'homme de courage.... L'homme aHirniatif; et tout en donnant une
tempérant. Voir ph's haut le clia- grande importance aux actes, en lant
pitre précédent, § i. (ju'ils forment les habitudes, il en a
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