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LIVRE X, CH. V, ^^ 9. hfi^

tique, c'est qu'il n'est pas possible de l'en séparer. Mais, de niônie que les actes des sens sont différents, de même aussi le sont leurs plaisirs. La vue diffère du toucher par sa pureté et sa justesse ; l'ouïe et l'odorat diffèrent du goût. Les plaisirs de chacun de ces sens diffèrent égale- ment. Les plaisirs de la pensée ne sont pas moins diffé- rents de tous ceux-là , et tous les plaisirs dans chacun de ces deux ordres diffèrent spécifiquement les uns des autres. § 8. Il semble même qu'il y a pour chaque animal un plaisir qui n'est propre qu'à lui, comme il y a pour lui un genre d'action spéciale ; et ce plaisir est celui qui s'applique spécialement à son acte. C'est ce dont on peut se convaincre par l'observation de chacun des animaux. Le plaisir du chien est tout autre que celui du cheval ou de l'homme, comme le remarque Heraclite, quand il dit :

« Un âne choisirait de la paille au lieu d'or. »

(-'est que le foin, qui est une nourriture, est plus agréable que l'or pour les ânes. Ainsi, pour les êtres d'espèce diverse, les plaisirs diffèrent aussi spécifiquement ; et il est naturel de croire que les plaisirs des êtres d'espèces iden- tiques ne sont pas dissemblables en espèce. § 9. Toutefois, pour les hommes, la différence est énorme d'un individu h

��reconnaître qu'il y a des actes indif- court ; le poisson nage. — Le rc-

férents, et que jamais le plaisir ne marque Heraclite, l.e commentateur

peutrêtre. grec, en expliquant celte pensée

§ 7. Dons chacun de ces deux d'Heraclite, dit qu'il était son compa-

ordres. La pensée et la sensation. triote ; ce qui a fait supposer que ce

§ 8. Pour chaque animal. C'est commentaire, ou du oioins cette

une hypothèse qu'il est bien difficile partie du commentaire, est de Michel

de vérifier. — Un genre d action d'Épliise et non pas d'Eustratc. spccinle. L'oiseau vole; le cheva! § 0. La différence est énorme.

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