/i38 MORALE A NICOMAQLE.
plus complète est la plus agréable; et la plus complète est celle de l'être qui est bien disposé, je le répète, par rap- port à la meilleure de toutes les choses qui sont accessi- bles à cette sensation. ^ 2. Le plaisir achève l'acte et le complète: mais il ne le complète pas de la même façon que le complètent l'objet sensible et la sensation, quand tous deux sont en bon état, pas plus que la sanié et le médecin ne sont à titre égal causes qu'on se porte bien. § 3. Qu'il y ait du plaisir dans toute espèce de sensation, c'est ce qu'on voit sans la moindre peine; car on dit ordinairement que l'on troave du plaisir à voir telle ou telle chose et à en entendre telle ou telle autre ; et il est évident que là où le plaisir est le plus grand, c'est où la sensation est la plus vive et où elle agit relativement à un objet de son genre spécial. Toutes les fois que l'être senti et l'être sentant seront dans ces conditions, il y aura plaisir, puisqu'il y aura tout à la fois, et ce qui doit le produire et ce qui doit l'éprouver. § !i. Si le plaisir com- plète l'acte, ce n'est pas comme le ferait une qualité qui existerait dans l'acte préalablement; c'est plutôt comme une fin qui vient se joindre au reste, ainsi que la fleur de la jeunesse se joint à l'âge heureux qu'elle anime. Tant que l'objet sensible ou l'objet de l'intelligence demeure
��§ 2. Le plaisir achève l'acte et le sans en faire nécessairement partie.
complète. Il semble que c'est là pour Voir un peu plus bas.
Aristote la nature essentielle du plai- § 3.Du plaisir dans toute espèce de
sir. — De la même façon. L'objet sensation. Voir le début de la Méta-
sensible et la sensation complètent physique.
l'acte, parce qu'ils en sont les élé- § ^. La fleur de la jeunesse. Coni-
ments indispensables. Le plaisir paraison pleine de délicatesse et de
complète l'acte pnrce qu'il s'y ajoute, grftce.
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