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LIVRE X. CH. II, § 10. !i'29

({uelque chose de parfait, et tout en admettant que les mouvements et les générations sont toujours choses im- parfaites, on essaie néanmoins de démontrer que le plaisir est un mouvement et une génération. Mais on n'a point raison en ceci, à ce qu'il semble. D'abord le plaisir n'est pas non plus un mouvement, comme on l'assure. Tout mouvement, on peut dire, a pour qualités propres la vitesse et la lenteur ; et si le mouvement en soi ne les a pas : par exemple, le mouvement du monde, il les a du moins relativement à un autre mouvement. Mais rien de tout cela, dans un sens ou dans l'autre, ne s'applique au plaisir. On peut bien avoir joui vite du plaisir, comme on peut s'être mis vite en colère. Mais on ne jouit pas vite du plaisir actuel, ni en soi, ni relativement à un autre, comme on marche plus vite, conmae on grandit plus vite, ou comme on accomplit plus vite tous les autres mouve- ments de ce genre. On peut bien subir un changement rapide ou un changement lent pour passer au plaisir , mais l'acte du plaisir même ne saurait être rapide, et je veux du*e qu'on ne peut jouir actuellement plus ou moins rapidement. § 10. Comment le plaisir serait-il davantage une génération ? Une chose quelconque ne peut pas naître au hasard d'une chose quelconque; et elle se résout tou- jours dans les éléments d'où elle vient. Or, en général, ce que le plaisir engendre et fait naître, c'est la douleur

��§ 9. Les mouvements et les gêné- mouvement, de» diflërences de len-

rations. Voir plus haut une discussion leur et de rapidité, et qu'il ne peut

analogue, livre Vil, ch. 11, § 4. — être que plus ou moins vif.

On ne jouit pas vite du plaisir § 10. Davantage une génération.

actueU Aristotc veut dire que le Cette objection a été déjà réfutée,

plaisir ne présente pas, comme le livre Vil, ch. 11. — C'est la douleur

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