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LIVRE X, CH. II, § (5. h'17

tant que les autres, que devient alors cette opinion ? Je ne nie pas d'ailleurs qu'il ne puisse y avoir dans les êtres même les plus dégradés, quelque bon instinct physique qui, plus puissant qu'eux, se jette irrésistiblement vers le bien qui leur est spécialement propre. § 5. Il ue me semble pas non plus qu'on puisse approuver tout à fait l'objection qu'on oppose à l'argument tiré du contraire : « Car, répond-on à Eudoxe, de ce que la douleur est un ') mal, il ne s'ensuit pas du tout que le plaisir soit un » bien ; le mal est aussi le contraire du mal ; et de plus, » tous les deux, le plaisir et la douleur peuvent être les I contraires de ce qui n'est ni l'un ni l'autre » . Cette réponse n'est pas mauvaise. Mais pourtant elle n'est pas absolument vraie en ce qui concerne précisément la ques- tion. En efïet, si le plaisir et la douleur sont également des maux, il faudrait également les fuir tous les deux ; on bien s'ils sont indifférents, il ne faudrait ni les recher- cher ni les fuir; ou du moins, il faudrait les éviter ou les poursuivre au même titre. iMais, en fait, on voit que tous les êtres fuient l'un comme un mal, et recherchent l'autre comme un bien; et c'est en ce sens qu'ils sont tous deux opposés. § 6. Mais ce n'est pas parce que le plaisir n'est point compris dans la catégorie des qualités qu'il ne pour- rait l'être non plus parmi les biens ; car les actes de la vertu ne sont pas davantage des qualités permanentes ;

��Aristote attache, comme on le voit, texte n'est pas tout à fait aussi précis,

la plus grande importance au sens § 6. Dans la catégorie des qua-

commun, ainsi que plus tard devait lités. Et par conséquent dans le

le faire l'école Écossaise, sans savoir nombre des choses durables qui ne

qu'elle l'imitait. changent pas aisément. — Des qua-

$ 5. Car répond-on a Eudoxe, Le lilés permanentes. J'ai ajouté ce

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