h-n MORALE A NICOMAQUE.
bonheur, puisque toujours l'homme recherche les choses ([ui lui plaisent et qu'il fuit les choses pénibles. § 2. Des objets d'une telle gravité ne peuvent pas être du tout passés sous silence ; et l'on doit d'autant moins les né- gliger que les opinions à cet égard peuvent être diverses. Les uns prétendent que le plaisir est le bien; les autres au contraire, et tout aussi résolument, l'appellent un mal. Parmi ceux qui soutiennent cette dernière opinion, les uns peut-être sont persuadés intimement qu'il en est ainsi; les autres pensent qu'il vaut mieux, pour notre con- duite dans la vie, classer le plaisir panni les choses mau- vaises, quand bien même cela ne serait pas parfaitement vrai. Le vulgaire des hommes, disent-ils, se précipitent vers le plaisir, et, ils se font les esclaves de la volupté. C/est un motif pour les pousser dans le sens opposé, et le seul moyen qu'ils arrivent au juste milieu. § 3. Je ne trouve pas que ceci soit fort juste; car les discours que tiennent les gens sur tout ce qui regarde les passions et la conduite de l'homme, sont bien moins dignes de foi que leurs actions elles-mêmes. Quand on remarque que ces discours sont en désaccord avec ce que voit chacun de nous, ils entraînent dans leur discrédit et détruisent même
��(]cs idées sont d'ailleurs toutes Pla- divergences d'opinions dans le livre
loniciennes. Voir le Philèbe tout en- VII, ch. H.
lier, et spécialement, p. i67, tra- § 3. Ceci soit fort juste. Arislote
duction de M. Cousin, et les Lois, a raison ; et ces subterfuges sont
livre I, p. 33 et 53, ibid. plus déplacés en morale que partout
§ 2. Les uns prétendent. C'est ailleurs. Le pliilosophe ne doit dire
l'école Cyrénaïque. Voir au chapitre que la vérité aux lionmies; ce qui
suivant. — ■ Les autres... ('appellent n'cmpèciie pas qu'il ne cherche aussi
vn mal. C'est l'école d'Antisthéne. A la leur rendre aimable; témoins
Aristote a d'ailleurs indiqué déjà ces Platon et Socrate.
�� �