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LIVRÉ IX, CH. XI, ^^ /i.

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��la mauvaise fortune ; les peines sont plus légères quand des cœurs dévoués y prennent part. Aussi pourrait-on se demander si notre soulagement vient de ce qu'ils nous ùtent en quelque sorte une partie du fardeau; ou bien, si, sans diminuer en rien le poids qui nous accable, leur pré- sence qui nous charme et la pensée qu'ils partagent nos douleurs, atténuent notre peine. Mais que ce soit pour ces motifs, ou pour tout autre, que nos chagrins soient sou- lagés, peu importe ; ce qu'il y a de sûr, c'est que l'effet heureux que je viens de dire, se produit pour nous. § 3. Leur présence a sans doute un résultat mélangé. Piien que de voir ses amis est déjà un vrai plaisir; c'en est un sur- tout, quand on est malheureux. De plus, c'est comme un secours qu'ils nous donnent contre l'affliction; l'ami est ime consolation et par sa vue et par ses paroles, pour peu ([u'il soit adroit; car il connaît le cœur de son ami, et il sait précisément ce qui lui plaît et ce qui l'afflige. ^ h. Mais, peut-on dire, il est dur de sentir qu'un ami s'afflige de vos propres chagrins ; et tout le monde fuit la pensée d'être un sujet de peine pour ses amis. Aussi, les gens d'un courage vraiment viril ont grand soin de ne pas faire partager leurs douleurs à ceux qu'ils aiment; et à moins

��§ 2. Ou bien. Ce second motif parait plus réel que le premier.

§ 3. Leur présence... Il semble que toute cette plirase est une répé- tition de ce qui précède; elle n'est pas tout à fait inutile cependant, puisqu'elle semble faire une seule explication des deux qui viennent d'î'tre indiquées.

§ 4. Peut-on dire. J'ai ajouté ces

��mots pour mieux préciser la pensée. C'est une objection qu'Aristole va réfuter. On ne doit d'ailleurs com- muniquer ù ses amis que les peines inévitables. C'est le caractère et le tact qui décident de ces épanche- ments. En général, il faut peu de secrets en amitié ; car le cœur de l'ami pourrait aisémenl être blessé du silence.

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