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LIVRE IX, CH. I\, ^; 10. /lOl)

nous qui sent notre propre action, de telle sorte que nous ()ouvons sentir que nous sentons, et penser que nous pensons. Mais sentir que nous sentons, ou sentir que nous pensons, c'est sentir que nous sommes, puisque nous avons vu qu'être c'est sentir ou penser. Or, sentir que l'on vit, c'est une de ces choses qui sont agréables en soi ; car la vie est naturellement bonne ; et sentir en soi le bien (jue l'on possède soi-même, est un vrai plaisir. C'est ainsi ({ue la vie est chère à tout le monde, mais surtout aux gens de bien, parce que la vie est en même temps un bien et un plaisir pour eux ; et par cela seul qu'ils ont conscience du bien en soi, ils en éprouvent un plaisir profond. § 10. Mais ce que l'homme vertueux est vis-à-vis de lui-même, il l'est à l'égard de son ami, puisque sou ami n'est qu'un autre lui-même. Autant donc chacun aime et souhaite sa propre existence, autant il souhaite l'existence de son ami ; ou peu s'en faut. Mais nous avons dit que si l'on aime l'être, c'est parce qu'on sent que l'être qui est en nous, est bon ; et ce sentiment-là est en soi plein de dou- ceur. 11 faut donc avoir aussi conscience de l'existence et de l'être de son ami ; et cela n'est possible que si l'on vit avec lui, 'et si l'on échange dans cette association et pa- roles et pensées. C'est là véritablement ce qu'on peut appeler entre les hommes la vie comumne; et ce n'est pas

��— Nous avons vu. Vn peu plus sentiment des croyances cliréticnnes.

Jiiiut, § 7. Cette manière d'appré- Aristote d'ailleurs, tiouvait déjù tous

cicr la vie est profondément vraie ; et ces principes dans les théories de son

aujourd'hui même, il serait dilficile maître. — Donc, en résume. Oi» peut

de dire mieux. penser ([uc le chemin potn- arriver à

S 10. Nous avons dit. Un peu cette conclusion a élé un peu long ;

plus haut, S 5. — Vcire qui est en mais elle est excellente et ce n'est pas

)ious est bon. C'est connue un près- la payer trop cher.

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