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hOQ MORALE A NICOMAQUE.

avons indiquée ? Et comment a-t-elle qnelqne chose de vrai? Est-ce parce qu'on pense vulgairement que les amis sont les gens qui sont utiles ? Et que par suite l'homme heureux n'aura pas besoin de tous ces secours, puisqu'on suppose qu'il possède tous les biens? Il n'aura même que faire d'amis et de compagnons de plaisir; ou du moins, il n'en aura qu'un bien faible besoin, puisque sa vie, étant parfaitement agréable, peut se passer de tous les plaisirs que les autres nous apportent. Or, s'il n'a pas besoin d'amis de ce genre, c'est qu'il n'a vraiment besoin d'amis d'aucun genre. § h. Mais ce raisonnement n'est peut-être pas très-juste. Au début de ce traité, on a dit que le bonheur est une espèce d'acte ; et l'on comprend sans peine que l'acte arrive et se produit successivement, mais qu'il n'existe pas à l'état, en quelque sorte, de propriété qu'on possède. Or, si le bonheur consiste à vivre et à agir, l'acte d'un homme de bien est bon et agréable en soi, ainsi que je l'ai fait voir précédemment. § 5. De plus, ce qui nous est propre et familier nous procure toujours les senti- ments les plus doux ; et nous pouvons bien mieux voir les autres et observer leurs actions, que nous ne pouvons ob- server les nôtres et nous voir nous-mêmes. Par consé- quent, les actions des hommes vertueux, quand ce sont des amis, doivent être vivement agréables aux cœurs

��enseignements de la raison et ceux du § 3. De plus, ce qui nous est

christianisme. propre. Cette explication est vraie,

§ 3. Que nous aïons indiquée. Au quoiqu'un peu subtile. On seul assez

début du chapitre. vivement le bitn qu'on fait soi-

§ 4. Au début de ce traité. Plus même, pour n'avoir pas besoin de

haut, livre I, ch. 6, § 8. — Je l'ai le conlempler, rénéclii en quelque

fait roir précédemment. Id., ibid. — sorte dans les autres. Ce qui est vrai.

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