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LIVRE IX, CH. VIII, ^ 1. 39:

��CHAPITIIE VIII.

De régoïsme ou amour de soi. Le méchant ne pense qu'à lui- même ; riiomme de bien ne pense jamais qu'à bien faire, sans considérer son propre intérêt. — Sopliisme pour justifier régoïsrae. Il faut bien distinguer ce qu'on entend par ce mot. Égoïsme blâmable et vulgaire. L'égoïsme qui consiste à être plus vertueux et plus désintéressé que tout le monde, est fort louable. — Dévouement à ses amis, à sa patrie ; dédain des richesses ; passion excessive pour le bien et pour la gloire.

§ 1. On a élevé la question de savoir s'il convient de s'aimer soi-même de préférence à tout le reste, ou s'il ne vaut pas mieux aimer autrui ; car on blâme d'ordinaire ceux qui s'aiment excessivement eux-mêmes, et on les appelle des égoïstes, comme pour leur faire honte de cet excès. De fait, le méchant ne semble jamais agir qu'en vue de lui seul ; et plus il se déprave, plus ce vice augmente en lui. Aussi lui reproche-t-on de ne jamais faire quoi que ce soit en dehors de ce qui le touche per- sonnellement. L'homme honnête au contraire n'agit que pour le bien ; et plus il est bon, plus il agit pour le bien exclusivement, et en vue de son ami, oublieux de son propre intérêt.

Ch. Vin, Gr. Morale, livre II, ne vaut pas mieux aimer mttnii. On

cl». 15 ; Morale à Eudème, livre VII, voit que la pliilosophie avait senti dès

ch. 6. longtemps l'amour du prochain. —

§ 1. On a élevé la question. Il n'y Le méchant. Ainsi, l'égoïsme et le

a point de transition entre ce nouveau vice, c'est tout un. — En vue de son

sujtt et ceux qui précèdent. — S'il ami. C'est limiter un peu trop l'a-

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