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LIVRE VllI, CH. XIII, g 6. 361

de part et d'autres qu'en vue d'un profit, on a toujours be- soin de beaucoup plus qu'on n'a; et l'on s'imagine rece- \'oir moins qu'il ne convient. On se plaint alors de ne point trouver tout ce qu'on désire, et tout ce qu'on croyait mériter à si juste titre; tandis que de leur côté ceux qui donnent, sont dans l'impuissance d'égaler jamais leurs dons aux besoins illimités de ceux qui les reçoivent. § 5. Si l'on peut, dans le juste, distinguer un double caractère, le juste qui n'est pas écrit et le juste légal, on peut de mêiue distinguer dans l'amitié ou liaison par intérêt, soit le lien purement moral, soit le lien légal. Les récriminations et les reproches s'élèvent principalement, quand on a con- tracté la liaison, et qu'on la cesse, sous l'influence d'une amitié que l'on ne comprenait pas des deux côtés de la même manière. § 6. La liaison légale, celle qui se fonde sur des stipulations expresses, est tantôt toute mercantile; et, comme l'on dit, le marché a lieu de la main à la main ; tantôt elle est un peu plus libérale, et elle se fait à temps. Mais des deux parts, il y a toujours une conven- tion de se donner plus tard telle chose pour telle autre chose. La dette dans ce cas est parfaitement claire et ne peut donner lieu à la moindre contestation. j\Iais le délai qu'on accorde montre l'affection et la confiance que Ton a pour celui avec qui l'on traite. Voilà pourquoi chez quel- ques peuples, il n'y a pas d'action judiciaire ouverte pour ces sortes de marchés, attendu que l'on suppose toujours

��§5. Si l'oti peut dans le juste.... s'agit plus ici d'aœilié, mais de

Voir plus haut, livre V, ch. 7, § 1. — simples transactions. Ou liaison par intérêt. Les détails § 6. La liaison légale. Il n'y a plus

qui vont suivre prouvent qu'il ne dans cette liaison aucune amitié. 11

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