LIVRE VIII, (,H. XI, ^5. 351
fiants plus âgés que le père, (lar la nature veut que le père commande à ses fils, les ascendants aux descen- dants, et le roi à ses sujets. Ces sentiments d'affection et d'amitié tiennent à la supériorité de Tune des parties; et c'est là ce qui nous porte à honorer nos parents. La jus- tice non plus que l'affection n'est pas égale dans tous ces rapports; mais elle se proportionne au mérite de chacun, absolument comme le fait aussi l'affection. § 3. Ainsi, l'a- mour du mari pour sa femme est un sentiment tout pareil à celui qui règne dans l'aristocratie. Dans cette union, les principaux avantages sont attribués au mérite et re- viennent au plus digne; et chacun y obtient ce qui lui con- vient. Telle est encore dans ces rapports, la répartition de la justice. § 4. L'amitié des frères ressemble à celle des ca- marades : ils sont égaux et à peu près de même âge ; et dès- lors, ils ont d'ordinaire et la même éducation et les mêmes mœurs. Dans le gouvernement timocratique, l'affection des citoyens entr'eux ne ressemble pas mal à l'alfection qui existe entre les frères; les citoyens y tendent à être tous égaux et honnêtes. Le commandement y est alternatif et parfaitement égal ; et telle est aussi l'affection des citoyens entr'eux. g 5. Mais dans les formes dégénérées de ces gouvernements, comme la justice décroît par degrés,
encore. Admirable éloge de la pater- femme. Voir le chapitre précédent,
nilé. — C'est là ce qui 7ious porte § 5.
d lioiiorer nos parents. L'honneur ^ à. Vamitié des frères,,. Même
qu'on porte à ses parents peut être remarque. — Alternatif et parfaitc-
tout à fait indépendant de l'affection inent égal. C'est là le caractère que
qu'on ressent pour eux. Il tient à la donne toujours Aristote au gouvei-
cause qu'indique Aristote, à leur nement républicain, qu'il appelle ici
supériorité ou présente ou passée. timocratique.
?î 3. L'amour du mari pour sa § 5. Comme la justice décroît par
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