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LIVRE VllI, CH. VII, g /i. 335

ments identiques qui se produisent de part et d'autre ; et il ne faudrait même point chercher à les produire. Quand les enfants rendent à leurs parents ce qu'on doit à ceux qui nous ont donné le jour, et que les parents rendent à leurs fils ce qu'on doit à des enfants, l'affection, l'amitié est entr'eux parfaitement solide; et elle est tout ce qu'elle doit être. Dans toutes ces affections où existe de l'une des deux parts une certaine supériorité, il faut aussi que le sentiment d'amour soit proportionnel à la position de celui qui l'éprouve. Ainsi par exemple, le supérieur doit être aimé plus vivement qu'il n'aime. Et de même pour l'être qui est le plus utile, ainsi que pour tous ceux qui ont quelque prééminence ; car si l'affection est en rapport avec le mérite de chacun des individus, elle devient une sorte d'égalité, condition essentielle de l'amitié.

§ 3. C'est que l'égalité^ n'est pas du tout la même chose dans l'ordre de la justice et en amitié. L'égalité qui lient la première place en fait de justice, est celle qui est en rapport avec le mérite des individus ; la seconde est l'égalité qui est en rapport avec la quantité. Dans l'amitié tout au contraire, c'est la quantité qui doit tenir la pre- mière place, et le mérite ne vient qu'à la seconde. § à. C'est ce qu'on peut remarquer sans peine, dans les cas où il existe une très-grande distance de vertu, de vice, de

��qu'il faudrait dire. J'ai d'ailleurs P^s été aussi ignorés dans l'antiquité

employé plus d'une fois le mot propre qu'on a bien voulu le dire, «d'affection». S 3. Dans l'ordre de Injustice.

$2. A ceux qui nous ont donné le Voir plus haut, \\\re V, ch. 3, § 1.

jour. On peut voir par ce passage, et — C'est la quantité. D'affection sans

par une foule d'autres dans Platon, doute, ou peut-être ce mot de quanti-

que les sentiments de la famille n'ont té doit-il être pris dans toute son

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