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300 MORALE A NICOMAQUE.

tous les êtres, et les animaux et les hommes, reclierclient le plaisir, cela pourrait bien prouver que le plaisir est, en un certain sens, le bien suprême :

« Non ; un mot tant de fois des peuples répété « N'est jamais tout à fait contre la vérité. »

§ 7. Mais comme l'état naturel et le meilleur état des dilFérents êtres ne sont pas les mêmes pour tous, ni en réalité, ni même en apparence, il s'ensuit que tous ne poursuivent pas non plus le même plaisir, bien que tous sans exception poursuivent cependant le plaisir. Peut-être aussi ne poursuivent-ils pas précisément le plaisir qu'ils croient poursuivre, ou qu'ils désigneraient au besoin, s'ils avaient à le nommer ; et peut-être au fond guidés naturel- lement par cet instinct divin qu'ils ont tous en eux, ne font- ils que rechercher un plaisir identique. Mais les plaisirs du corps ont hérité dans le langage ordinaire de ce nom commun, parce que ce sont eux le plus souvent que goûtent les hommes, et que tous peuvent en avoir leur part. Comme ce sont là les seuls plaisirs qu'en général on con- naisse, on s'imagine que ce sont aussi les seuls qui exis- tent. § 8. On voit clairement encore que , si le plaisir et l'acte qui le procure ne sont pas des biens, il ne sera pas

��§ 6. Et les onimaux. Il faut et les Jours, vers 763, édition de

avouer que l'objection n'est pas très- Finnin Dldot.

décisive. — Est en un certain sens. § 7. S'ils avaient d le nommer.

Malgré cette restriction, l'idée n'en J'ai ajouté ces mots qui complètent

est pas plus juste. Une erreur peut et qui éclaircissent la pensée. — Cet

être générale. — Le bien suprême, instinct divin qu'ils ont tous en eux.

lU'audrait alors plutôt dire : «le bien Principe très-grave, qu'Aristotc a

universel». — Non; un mot... Ces rarement exprimé d'une manière

deux vers sont d'Hésiode, Les Œuvres aussi précise.

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