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280 MORALE A NICOMAQUE.

Et de même, les intempérants ne sont pas précisément pervers et injustes, et pourtant ils commettent des actes per\'ers. § h. L'un est ainsi fait qu'il poursuit les plaisirs des sens excessifs et contraires à la droite raison, sans être du tout convaincu qu'il fait bien, tandis que l'autre a cette conviction, parce qu'il est organisé pour ne recher- cher que les plaisirs. L'un peut donc être aisément ramené, l'autre ne pourra jamais l'être ; car la vertu et le vice ont cette différence, que celui-ci détruit le principe moral, et celle-là le développe et le conseiTe. En fait d'action, le principe qui fait agir est le but final qu'on pom"suit, comme dans les mathématiques les principes sont les hypothèses qu'on a d'abord admises. Ce n'est pas le raisonnement qui, dans ce dernier cas, nous en- seigne les principes. Ce n'est pas lui non plus qui nous les enseigne dans la conduite de la vie; mais c'est la vertu, soit que la nature nous l'ait donnée, soit que nous l'ayons acquise par l'habitude, qui enseigne à bien juger le principe de tous nos actes. Celui qui sait le bien dis- cerner est l'homme sage et sobre: le débauché est celui qui fait tout le contraire, g 5. 11 y a tel homme qui peut, sous l'influence d'une passion, sortir de toutes les bornes contre les ordres de la droite raison ; la passion le domine assez pour qu'il ne se conduise plus suivant les règles de la raison parfaite. Mais elle ne le domine pas assez aveuglé- ment pour qu'il se laisse persuader par elle qu'il est bon

��vwilociis. Personnage peu connu, $ 5. Il y a tel homme. C'est peut-

dont il reste quelques épigrammes être insister beaucoup sur une ques-

dans l'Anthologie. tion, qui est assez simple et qui d'ail-

§ II. L'un. L'intempérant ; l'autre, leurs peut sembler épuisée après tous

Le débauché. Its développements qui précèdent.

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