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��du charbon ou de la terre, ou bien même encore de coha- biter avec des hommes. Ces goûts dépravés sont tantôt instinctifs, et tantôt ils ne sont que le résultat d'habitudes contractées dès l'enfance, g h. Quand ces égarements n'ont pour cause que la nature, ceux qui les éprouvent ne sauraient être réellement appelés intempérants, pas plus qu'on ne peut reprocher aux femmes de ne point épouser les hommes mais d'être épousées par eux. On peut en dire autant de ceux qui sont devenus ainsi maladivement vi- cieux par suite d'une longue habitude, g 5. Mais ces goûts monstrueux sont en dehors de toutes les bornes du vice proprement dit, comme en sort la férocité elle-même. Et soit qu'on en triomphe, soit qu'on s'en laisse dominer, il n'y a pas là vraiment tempérance ni intempérance absolu- ment parlant ; il n'y a qu'une certaine affinité que nous

��Cet exemple qui est répété dans la Grande Morale, livre II, ch. 8, y est complété dans le sens que j'indique ici ; et les détails qui suivent prouvent bien que c'est celui qu'il faut adop- ter. Il ne faut pas entendre, comme l'ont supposé quelques commenta- teurs, qu'il s'agit de s'arracher les cheveux par désespoir. Ce peut être là un excès de douleur, et un instant de folie; ce n'est pas un goût du Sciire de ceux que cite Aristote. — Manger du charbon ou de la terre. Vettorio dans son commentaire re- marque avec raison que ce sont là des manies assez fréquentes chez les jeunes filles ; il aurait pu ajouter qu'elles les éprouvent surtout à l'é- poque où elles se forment. — De eu-

��habiter avec les hommes. Il semble qu'Aristote aurait dû mettre dans une classe à part ce vice repoussant, et ne pas le confondre avec des manies qui peuvent être bizarres, mais qui n'ont rien de coupable.

§ k. Réellement appelés intempé- rants. Le terme d'intempérants est trop faible ; et l'expression du blùme doit être beaucoup plus énergique. — Pas plus qu'on ne peut reprocher au.r femmes. C\'St montrer, ce semble, beaucoup d'indulgence. Les femmes suivent la nature ; les autres la dé- gradent et la \iolent. Quelques lignes plus bas, Aristote est plus juste et bien plus sévère.

§ 5. // n'y a qu'une certaine a/Ji- nitc. Qui a fait qu'Aristote lui-même

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