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MYRK VIL CH. IV, ^ (5. 261

là. D'autres enlin sont intermédiaires, selon, la division que nous avons antérieurement établie; et tels sont pai- exemple, l'argent, le profit, kt victoire, l'honneur et autres avantages de même ordre ; toutes choses où , en tant qu'elle sont indifférentes et intermédiaires, on n'est pas blâmable parce qu'on en est touché, qu'on les aime ou qu'on les désire, mais seulement parce qu'on les aime d'une certaine façon et qu'on pousse cet amour à l'excès. Aussi , blàme-t-on ceux qui dépassent les bornes de la raison, et, dominés par leurs désirs aveugles, poursuivent sans mesure quelqu'une de ces choses, toutes belles et toutes bonnes qu'elles sont par leur nature : par exemple, ceux qui s'occupent avec plus d'ardeur et d'affection qu'il ne convient, soit de la gloire, soit même de leurs enfants ou de leurs parents. Ce sont là pourtant des senthnents très -bons, et l'on fait grande estime de ceux qui les éprouvent; mais néanmoins il peut y avoir un excès aussi dans ces sentiments, si, comme Niobé, on va jusqu'à combattre les Dieux, ou si l'on aime son père comme Satyrus, surnonmié Philopator, qui portait cette affection jusqu'à l'extravagance la plus insensée. Il n'y a certaine- ment aucun mal, aucune perversité, dans ces passions,

��§ (i. La division que nous avons comnienlatcurs ont rapporté diverses

antériexirement établie. Un peu plus tiadilions, pour justifier ce qu'en dit

liaut dans ce chapitre même, § 2. — Aristote. Selon les uns, il se serait

De leurs enfants ou de leurs parents, tué de désespoir de la mort de son

Le premier de ces défauts est beau- père; selon les autres, il aurait ho-

coup plus commun que l'autre. L'af- noré la mémoire de son père en Ta-

fcclion, surtout quand elle est excès- dorant comme un Dieu. Ces deux

sive, descend bien plutôt qu'elle ne hypothèses expliquent suffisamment

remonte. — Satyrus. On ne connaît l'expression très -forte qui, dans le

pas autrement ce personnage. Les texte, caractérise la manie de Satyrus.

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