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258 MORALE A NICOMAQUE.

sont en soi très-permises à nos désirs ; mais elles peuvent être poussées à l'excès. Les plaisirs nécessaires sont ceux du corps; et j'appelle ainsi tous ceux qui se rapportent à l'alimentation, à l'usage de l'amour, et à tous les besoins analogues du corps, à l'égard desquels il peut y avoir, comme nous l'avons dit, ou l'excès de la débauche ou la réserve de la sobriété. D'autres plaisirs au contraire n'ont rien de nécessaire; mais ils sont dignes en eux-mêmes d'être recherchés par nous. C'est, par exemple, la victoire dans les luttes que nous soutenons ; les honneurs, la richesse, et telles autres choses de cette espèce, qui sont à la fois des avantages et des plaisirs. § 3. Or, nous n'appe- lons pas intempérants d'une manière générale et absolue tous ceux qui se livrent à ces plaisirs, au-delà de ce que permet la juste raison pour chacun d'eux. Mais on ajoute avec une désignation spéciale qu'ils sont intem- pérants en fait d'argent, en fait de gain , en fait d'hon- neur, de colère. Jamais on ne les appelle d'un terme absolu des intempérants, parce qu'en effet l'on sent bien qu'ils diffèrent entr'eux, et que le nom commun qu'on leur donne ne tient qu'à un rapport de ressemblance. C'est ainsi que pour désigner Homme , au nom générique d'homme qui était le sien, on ajoutait l'indication plus spéciale de Vainqueur aux jeux Olympiques. Pour cet

��en dépend. Aristote lui-même l'ex- il n'est pas impérieux et indispensable

plique un peu plus bas. — A l'usage comme la faim et la soif.

de l'amour. On ne peut pas placer ce § 3. Pour désigner Homme, C'était

besoin sur la même ligne que celui le nom d'un athlète célèbre, qui avait

de l'alimentation. Il ne naît qu'à un remporté plusieurs fois la couronne

certain âge, il s'éteint à un autre ; aux Jeux Olympiques. Les commen-

et même pendant qu'il se fait sentir, tatenrs ne laissent aucun doute sur

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