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i.wiK PREFACE.

ail rien cédé au bon sens de son inlerlocntenr, tout en Teignant cependant, par une condescendance de pure politesse, d'être éjîranlé quelque peu.

Contradiction frappante, qu'il admet tout en In signalant lui-même! 11 prétend que la vertu ne peut pas être enseignée, et il soutient en même temps qu'elle n'est qu'une science, c'est-à-dire qu'il suffît de savoir ce qu'est le bien pour le faire. Si la vertu est une science, comment se fait-il qu'elle ne puisse s'enseigner? Est-ce qu'il n'est pas de l'essence d'une science quelconque de pouvoir être apprise par l'honime, et de pouvoir se transmettre? N'est-ce pas là un des caractères les moins contestables de la science? Et si l'on méconnaît celui-là, était-ce bien la peine d'instituer celte grande enquête du Théétète *?

D'où viennent donc les hésitations de Platon, je ne veux pas dire, ses erreurs? Elles viennent des plus nobles causes. D'abord tout en blâmant le cou- pable, et même en le châtiant avec sévérité quand il le faut, il a pour lui la pitié la plus profonde; il l'aime trop pour désespérer de sa guérison, et par

��(1) Platon, Protagorns, V. ;il. ,'53, àl. fiO. i^; Mniov, lo7, 201, ot po.ssini.

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