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PRÉFACE. Lxni

con, il ferait volontiers venir un héraut qui procla- mât à haute voix, et devant le monde entier, ce jugement prononcé par le fils d'Ariston : « Que le » plus heureux des hommes est le plus juste et le >. plus vertueux; et que le plus malheureux est le plus » injuste et le plus méchant. »

A ces encouragements qui ne sont pas faits pour abaisser l'âme, Socrate ajoute un conseil qui est également propre à la calmer et à la grandir. Les événements de la vie ne méritent pas que nous y prenions un si grand intérêt. La raison dit qu'il est beau de conserver le plus de sérénité possible dans les malheurs, et de ne pas se laisser emporter par la passion au désespoir; et cela, parce qu'on ignore *■ si dans la sagesse des Dieux, ces acci- dents sont des biens ou des maux; qu'on ne gagne rien à s'en affliger, et que l'affliction n'est qu'un obstacle à ce qu'il faut s'empresser de faire en ces rencontres. L'homme d'un caractère modéré et sage qui subit une disgrâce, comme la perle d'un fils ou dequelqu'autre chose extrêmement chère, supportera cette perte plus patiemment que ne le ferait tout

��(1) Platon, ncpubUqiic, X, pa^p 278: IX, 22/i: Lois, U. 101 : Pupiihliqur. ÎX, 20/i : X. 256.

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