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ixii PRÉFACE.

Incompensés qui leur sont dues ? Lorsqu'ils sont (lansTâge mûr, ne parviennent-ils pas, dans la société où ils vivent, à toutes les dignités auxquelles ils aspirent ? Quant aux méchants, lors même que durant leur jeunesse, ils auraient caché ce qu'ils sont, la plupart d'entr'eux se trahissent et se couvrent de ridicule à la fin de leur carrière. Devenus malheureux dans leur vieillesse, ils sont abreuvés d'outrages par les étrangers et par leurs concitoyens, sans compter les châtiments qui les atteignent presque toujours dès cette vie, et que dans l'autre leur réserve la justice incorruptible des Dieux.

Platon est si bien persuadé de la vérité pra- tique de ces préceptes, qu'il croit pouvoir aller jusqu'à fixer eu chiffres précis le bonheur comparé de l'homme juste et du méchant. Par des calculs qui lui sont propres, il trouve que l'un est sept cenl vingt-ncuf fois plus heureux que l'autre. Il veut en outre avec ces belles maximes, fruits d'une expé- rience que chaque jour confirme, enchanter l'unie des enfants, tandis qu'elle est tendre et docile, as- suré que ce discours entrera plus aisément qu'aucun autre dans leur esprit; et quand il a convaincu le cœur de quelque noble jeune homme, comme Glau-

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