LIVRE VI, CH. I, g 11. 195
dant en partage cette activité réfléchie que l'homme seul possède. Mais le même rôle que jouent la négation et l'af- firmation dans les actes de l'entendement, la poursuite et l'aversion des choses le jouent dans les actes de l'instinct. Il s'en suit que, la vertu morale étant une certaine disposi- tion qui préfère et choisit, et cette préférence n'étant que l'instinct qui réfléchit et qui délibère, il faut par les mêmes motifs que la raison de l'homme soit vraie, et son instinct, bon et droit , si la préférence a été bonne elle-même , et que la raison approuve d'une part les mêmes choses que d'autre part l'instinct poursuit.
Telles sont précisément, dans la pratique de la vie, l'intelligence et la vérité.
g 10. Mais pour l'intelligence purement contemplative et théorique, qui n'est ni pratique, ni active, le bien et le mal, c'est le vrai et le faux ; car la vérité et l'erreur, c'est là l'objet unique de tout acte de l'intelligence. Mais quand il s'agit de joindre la pratique à l'intelligence, le but que l'âme poursuit, c'est la vérité s'accordant avec l'instinct, ou le désir qui se conforme lui-même à la règle. § 11. Ainsi donc, le principe de l'activité, c'est la préférence
��troisième principe, ou du moins il contemplative. Voir dans le Traité
n'en dit rien. Il est vrai qu'il s'agit de l'Ame, la théorie de l'intelligence,
surtout ici de l'instinct moral. livre III, eh. 4, page 290 de ma
§ 9. La poursuite et l'aversion des traduction. — Et théorique. J'ai
choses, « morales » sous-entendu. — ajouté ce mot qui rend sous une
Celte préférence n'étant que fins- forme grecque la même idée que le
tinct. L'instinct se confond en ce précédent sous une forme latine. —
sens avec la spontanéité. — L'intel- Avec Cinstinct ou le désir. J'ai
ligence qui agit; et la vérité, que ajouté ce dernier mot pour mieux
doit suivre la droite raison. expliquer l'autre.
§ 10. Pour l'intelligence purement § 11. C'est la préférence réfléchie
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