l/i8 MORALE A NICOMAQUE.
(Iiie_dans certains cas ; et je dis profit en parlant de celui qui a frappé ; et perte, en parlant de celui qui a souffert la violence. § 6. Mais quand le juge a pu mesurer le dom- mage éprouvé, le profit de l'un devient sa perte ; et la perte de l'autre devient son profit. Ainsi, l'égalité est le mi- lieu entre le plus et le moins. Profit et perte ou souffrance doivent s'entendre , le premier du plus, et le second du moins, en sens contraire. Le plus en fait de bien, et le moins en fait de mal, c'est le profit; et le contraire, c'est la perte ou la souffrance. L'égal qui tient le milieu entre l'un et l'autre, est ce que nous appelons le juste ; et, en résumé, le juste qui a pour objet de redresser les torts, est le milieu entre la perte ou la souffrance de l'un et le profit de l'autre.
§ 7. Voilà comment toutes les fois qu'il y a contestation, on se réfugie près du juge. Mais aller au juge, c'est aller à la justice ; car le juge nous apparaît comme la justice vivante et personnifiée. On va chercher un juge qui tienne le milieu entre les parties contendantes ; et l'on donne même parfois aux juges le nom de médiateurs, comme si l'on était sûr d'avoir rencontré la justice une fois qu'on a rencontré le juste milieu. § 8. Le juste est donc un milieu, puisque le juge lui-même en est un. Or,
��spéciaux encore qu'ils ne le sont en ter : « parfois; » car il n'y a de
grec ; j'ai dû cependant les em- vrais médiateurs, d'arbitres véri-
ployer. tables que quand les deux parties les
§ 7. On se réfugie prds du juge... acceptent. Or le coupable n'accepte
la justice vivante et personnifiée, pas la justice ; et en général, il vou-
Belles expressions et dignes de la drait la fuir pour échapper au.chati-
majesté du sujet. — Le nom de mé- ment qu'il redoute. L'arbitrage n'est
Aiatevrs. Arislote fait bien d'ajou- que pour les causes civiles.
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