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132 MORALE A iVlCOMAQUE.

autre titre. Par conséquent, nous pouvons dire des lois en un certain sens qu'elles sont justes, quand elles créent ou qu'elles conservent le bonheur, ou seulement quelques- uns des éléments du bonheur, pour l'association poli- tique. § ih. La loi va même plus loin, et elle ordonne des actes de courage : par exemple, de ne pas quitter son rang, de ne pas fuir, de ne pas jeter ses armes. Elle ordonne encore des actes de sagesse et de tempérance, comme de ne pas commettre d'adultère, de ne nuire à personne. Elle ordonne des actes de douceur, comme de ne pas frapper, de ne pas injurier. La loi étend également son empire sur toutes les autres vertus, sur tous les autres vices, prescrivant telles actions et défentlant telles autres : avec raison, quand elle a été raisonnablement faite; à tort, si elle a été improvisée avec trop peu de réflexion.

§ 15. La justice ainsi entendue est donc la vertu com- plète. Mais ce n'est pas une vertu absolue et purement individuelle ; elle est relative à autrui, et c'est là ce qui fait que bien souvent elle semble être la plus importante des vertus. « Ni le lever ni le coucher du soleil n'est

��ch. U, page 145 de ma tiaduction. qu'elle se rapporte aux autres, comme

$ ili. La loi va mtme plus loin. Aristote a scinde le remarquer. —

Ces différents caractères de la loi La plus importante des vertus. C'en

sont parfaitement analysés ; et depuis est tout au moins une des plus im-

Aristote, personne n'a mieux parlé portantes. Ce qui explique et justifie

sur ce grand sujet. — Sur toutes les la prédilection d'Aristote, c'est l'uti-

autrcs vertus. L'expression est un lité sociale et politique de la justice,

peu trop générale ; il est une foule de Sans elle, la société manque son but,

^ erlus personnelles que la loi ne peut et elle ne peut subsister. — « Ni le

pas toucher. lever ni le coucher du soleil. ..,n J'ai

§ d5. La vertu complète. Ru tant mis cette pensée entre guillemets,

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