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130 MORALE A NICOMVQUE

g S, ^'oyons donc en combien de sens on peut dircd'nn homme qu'il est injuste.

On flétrit tout à la fois de ce nom et celui qui trans- gresse les lois, et celui qui est trop avide, et celui qui fait aux autres une part inégale. Par une conséquence évi- dente, on doit appeler juste celui qui obéit aux lois, et celui qui observe avec autrui les règles de l'égalité. Ainsi, le juste sera ce qui est conforme à la loi et à l'égalité; l'injuste sera l'illégal et l'inégal. § 0. Mais puisque l'homme avide qui demande plus qu'il ne lui est dû, est injuste aussi, il le sera en ce qui concerne les biens de cette vie, non pas tous cependant, mais ceux qui font la fortune et la misère. Ce sont là toujours des biens d'une manière générale, quoique ce ne soit pas toujours des biens pour tel individu en particulier. Les hommes d'ordinaire les désirent et les poursuivent; mais c'est bien à tort; tout ce qu'ils devraient faire, ce serait de souhaiter, que ces biens qui sont bons en soi, restassent aussi des biens pour eux, et de discerner avec sagesse ce qui pour eux en parti- culier peut être un bien réel. § 10. L'homme injuste ne demande pas toujours au-delà de ce qui lui doit revenir équitablement. Parfois, l'injustice consiste à prendre moins qu'il ne faut, et, par exemple, dans le cas où les

��rents l'un de l'autre. On peut se règles de l'égalité. Et l'on pourrait

tromper sur des nuances très-voisines ajouter : « de l'équité. » Le mot grec

et presque confondues ensemble. a cette double acception.

§ 8. Et celui (jui transgresse les § 9. Ce sont là toujours des biens,

lois. Le mot d'injuste n'a pas tout à Digression qui ne paraît pas tenir

fait ce sens dans notre langue, bien assez étroitement à ce qui précède, qu'on puisse aussi le lui donner %\.Q. L'injustice consiste à prendre

d'une manière détournée. — Les moins. C'est en quelque sorte une

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