Ï.IVRE IV, Cil. IV, ^ /i. 103
et cette vertu anonyme, s'éloignent du grand; mais elles nous assurent la disposition morale qu'il convient il'avoir à l'égard des choses médiocres et des petites choses, ^j 2. Ainsi, de même que pour donner et recevoir les richesses, il y a un sage milieu entre deux vices , l'un par excès et l'autre par défaut; de même on peut distinguer dans le désir de l'honneur et de la gloire deux nuances, l'une en plus, l'autre en moins, et aussi un milieu où l'on ne recherche l'honneur que dans les occasions et de la manière qu'il faut le rechercher. § 3. Si l'on blâme l'ambitieux, c'est qu'il poursuit les honneurs avec plus d'ardeur qu'il ne convient, et qu'il les demande à des choses où il ne faudrait pas les chercher. On ne blâme pas moins celui qui, trop peu soucieux de l'estime pu- blique, ne tente point de l'acquérir même par de belles actions. § A. Parfois au contraire, on applaudit à l'am- bitieux qu'on regarde comme un cœur viril et noble , ainsi qu'on applaudit encore à l'homme sans ambition, qu'on appelle cœur sage et modéré, comme nous l'avons dit plus haut. Mais il est évident qu'un tenue qui ex- l)rime le penchant pour telle ou telle chose, pouvant être pris en plusieurs sens, nous n'appliquons pas toujours ici le nom d'ambitieux de la même manière. Ainsi nous
��— Et celte vertu anonyme. Aristote mauvaise part, précisément à cause
a déjà fait remarquer qu'il y avait des motifs que donne Aristote. Ce
beaucoup de nuances morales, qui, qui n'empêche pas que dans certains
dans le langage, n'avaient pas reçu cas, l'ambition ne puisse être louable,
de noms spéciaux. et ne soit même une sorte de de-
§ 2. Un sage milieu. La libéralité voir, entre la prodigalité et l'avarice. § U. f^lux haut. Voir livre II,
§ 3. L'ambitieux. Le mot d'ambi- ch. 6, § 8. — Le nom d'ambitieux.
tieux se prend ordinairement en CeUe équivoque existe aussi eu fran-
�� �