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LIVRE IV, CH. 111. K A. 91

nom seul suiîit à l'indiquer, ne s'appli([ue qu'aux grandes choses. Mais sachons d'abord à quelles choses elle s'ap- plique. D'ailleurs, nous pouvons indifféremment étudier, ou la qualité elle-même, ou l'individu qui la possède.

g 2. Le magnanime semble être l'homme qui se sent digne des choses les plus grandes, et qui l'est en effet; car celui qui a de lui-même cette haute estime sans la mériter , est un insensé ; et il n'y a point de cœur selon la vertu qui soit insensé ni déraisonnable. Le magna- nime est donc ce qu'on vient de dire. Mais celui qui n'a que peu de valeur personnelle et qui le reconnaît lui-même, en ne demandant que des choses à sa portée, peut bien être mi homme sage et modeste; ce n'est ja- mais un cœur magnanime. La magnanimité suppose tou- jours le grand, comme la beauté qui ne se rencontre jamais que dans un grand corps ; car les petits hommes peuvent être élégants et bien faits ; ils ne sont point beaux.

\J 3. Celui qui a de lui-même la plus haute idée, et qui ne le mérite pas, est mi homme vam, bien qu'il n'y ait pas toujours vanité à s'estimer soi-même plus qu'on ne vaut. § li. Celui qni s'estime moins qu'il ne

��relation indiquée par Aiisiote fût plus compte les Pyramides d'Egypte se-

évideute, même en français. Conrart raient les plus beaux de tous les mo-

a traduit ce portrait dans ses Lettres, numents.

§ 2. Est un insensé. Ou peut-être §3. Bien qu'il n'y ait pas toujours

mieux : u un sot. » — Que dans un vanité. Ce peut n'être quelque fois

grand corps. Aristole se hâte de jus- que l'effet de l'ignorance,

tifier par un exemple cette assertion, § !i. Qui s'estime moins qu'il ne

qui d'abord peut étonner. Il ne veut raut. Ce peut être encore ignorance

pas dire d'ailleurs que la beauté ne de soi, ou modestie, plutôt que peti-

tienne qu'aux dimensions. A ce lesse d'âme.

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