LIVRE 1\, CH. II, g li). SO
la dépense elle-même; et ainsi dans un un cadeau d'en- fant, le plus beau ballon, la plus belle timbale peuvent avoir toute la magnilicence possible, et le prix qu'on y met peut n'être rien et n'exiger aucune libéralité, g 17. Voilà pom'quoi le propre du magnifique, c'est de tou- jours faire grandement les choses, dans le genre où il les fait; c'est là un avantage qu'on ne peut pas aisé- ment surpasser, et qui est toujours en proportion avec la valeur même de la dépense.
g 18. Tel est donc le magnifique. Mais l'homme sans goût qui pèche ici par excès, est le fastueux qui dé- pense sans bornes et contre toute convenance, "comme je l'ai dit antérieurement. Il dissipe énormément d'argent dans les petites dépenses , et il cherche à briller sans le moindre goût. S'il reçoit des gens qui fournissent leur écot, il les traitera comme pour une noce; ou dans les comédies qu'il monte , il fera mettre des tapis de pourpre pour les acteurs à l'entrée de la scène, comme font les Mégariens. Et encore il commettra toutes ces folies, non pas tant par amour pour le beau que pour faire éta- lage de sa fortune, et se faire admirer, à ce qu'il imagine. En un mot , il dépense très-peu là où il faudrait beau- coup dépenser; et beaucoup, là où il ne faudrait dé- penser que très-peu.
§ 19. Quant à l'homme mesquin, il pèche par défaut
��§ 16. Toute la magnificence pos- § XS. Antérieurement. Voir un peu
sible. L'expression est peut-être bien plus haut, $ h. — Comme font les
forte pour un cadeau d'enfant. Mcgariens. Ce luxe des Mégariens
S 17. De faire grandement les était passé en proverl)e dans Tanti-
rfioses. On peut agir grandement sans quilé.
que la dépense soit très-grande. § 19. Quant a Chommc mesquin.
�� �