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qu’ils ne (lévniienl pas prendre; les tyrans, par exemple, rpii pillent des cités et dépouillent les temples qn’ils violent : il faut plutôt les appeler des coquins, des impies, des scélérats. § 39. Il faut ranger encore parmi les avares , le joueur, le brigand, le bandit ; ils ne recherchent que des gains honteux, et c’est par un amour elTréné du lucre, que les uns et les autres agissent et qu’ils bravent l’infamie; ceux-ci, affrontant les plus affreux dangers pour ravir le butin qu’ils convoitent ; ceux-là , s’ enrichissant bassement aux dépens de leurs amis , à qui bien plutôt ils devraient faii-e des dons. Ces deiLx sortes de gens, faisant sciemment des gains là où ils ne devraient pas en faire , sont des cœurs sordides ; et toutes ces façons de se procurer de l’argent ne sont que des formes de l’avarice.

§ 40. C’est, du reste, avec toute raison qu’on oppose r illibéralité ou avarice à la libéralité , comme son contraire ; car, encore une fois, l’avarice est un vice plus blâmable que la prodigalité ; et elle fait commettre plus de fautes aux hommes que la prodigalité , telle que je l’ai décrite.

§ 41. Voilà ce que nous avions à dire sur la libéralité, et sur les vices qui y sont opposés.

l’avidité sans bornes qui pousse aux grands crimes, n’est plus de l'avarice, au sens vrai de ce mot.

§ 39. Le joueur, le brigand, le bandit, La classification peut être vraie pour le joueur ; elle ne l’est plus pour les autres, et il faut les appeler d’un autre nom par le motif qu’Aristote vient de donner pour les tyrans. Ce paragraphe semble donc contredire ce qui précède. Il faut remarquer d’ailleurs qu’Aristote dit, illibéralité , plutôt qu’avarice ; mais j’ai dû me contenter de ce dernier mot.

§ 40. Un vice plus blâmable. C’est ce qu’Aristote a essayé de prouver un peu plus haut, § 29.