LIVRE IV, CH. I, S 17. 73
quand il faut, et avec toutes les autres conditions qui constituent un don bien fait. § 13. J'ajoute qu'il fera ses dons avec plaisir, ou du moins sans aucune peine; car, tout acte qui est conforme à la vertu , est agréable ; ou du moins, il est exempt de peine, et ne peut jamais être positivement pénible. § ili. Quand on donne à qui l'on ne doit pas donner, ou quand on ne donne pas, parce qu'il est beau de donner, et qu'on fait un don par tout autre motif; on n'est pas réellement généreux , et l'on doit être appelé d'un autre nom, quel qu'il soit. Celui qui donne avec un sentiment de peine, n'est pas généreux davan- tage ; car s'il l'osait, il préférerait son argent à la belle action qu'il fait; et ce n'est pas là le sentiment d'un homme vraiment libéral. § 15. Il ne recevra pas non plus de qui il ne doit pas recevoir ; car accepter un don à ces conditions douteuses, n'est pas le fait de quelqu'un qui n'estime pas beaucoup la richesse. § 1(>. S'il ne reçoit point, il ne demandera pas non plus; car il n'est pas d'un homme qui sait faire du bien aux autres , de se laisser si facilement obliger lui-même. § 17. Il ne prendra de l'ar- gent que là où il faut en prendre, c'est-à-dire, sur ses pro- j)ies biens. Non pas qu'à ses yeux, il y ait en ceci rien de
��mots que j'ai employés m'ont paru ^ià. Parce qu'il est beau de donjiei:
nécessaires pour rendre la force de Voilà l'unique motif de la libéralité
l'expression grecque. véritable.
§ 13. Ou du moins sans aucune § i5. Il ne recevra pas non plus,
peine. Celte restriction ne paraît pas La libéralité s'applique moins bien
très-exacte. L'homme vraiment libé- dans ce cas ; et comme l'a remarque
rai a très-grand plaisir à donner. déjW Aristote, elle consiste bien plus
C'est 'ce qu' Aristote reconnaît lui- à donner qu'à ne pas recevoir,
même un peu plus bas. $ Ui. Il ne demandera point. Ceci
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