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LIVKE III, CH. IX, § U. • 51

sentiment pénible; la vengeance, an contraire, est un plaisir. On peut donc bien se laisser emporter à la lutte par ces passions; mais, ceci ne veut pas dire qu'on ait du courage; car alors, ce n'est pas l'honneur, ce n'est pas la raison qui nous détenuine ; ce n'est que la passion. Tout ce qu'on peut accorder, c'est que ces sentiments ont quelque chose d'analogue au courage.

§ 13. On n'est pas davantage courageux, quand on l'est parce qu'on a l'espoir et la confiance du succès; car ce n'est que pour avoir remporté de fréquents avan- tages sur de nombreux ennemis, qu'on a tant d'assurance dans les périls. Le point de ressemblance en ceci , c'est que de part et d'autre on montre de l'assurance. Mais les gens, vraiment courageux, ne puisent cette confiance que dans les nobles motifs que nous avons indiqués plus haut ; les auti'es ne sont si résolus que parce qu'ils se croient les plus forts, et qu'ils pensent n'avoir rien à craindre pour eux-mêmes. § là. Ils n'ont pas moins d'il- lusions que les gens ivres qui, eux aussi, sont toujours pleins d'espoir; mais, quand la chose ne réussit pas à leur gré, ils se mettent à fuir. Au contraire, l'homme d'un vrai courage, comme nous ^a^■ons vu, affronte tout ce qui peut être ou sembler redoutable au cœur de l'houmie,

��§ 12. Un sentiment pénible... Un courage. — Le point de resscm-

plaisir. C'est alors la douleur ou le blancc. Entre ce courage secondaire

plaisir qui nous pousse à des actes et le courage véritable. — Indiques

de courage; ce n'est plus le senti- p/î/s Artwt. Voir le chapitre précédent,

nienl de l'honneur ou du devoir. La — Us se croient les plus forts.

passion seule nous cn'.raîne, comme C'était le courage des soldats expé-

le dit Aristote. rimentés, dont il vient d'être ques-

§ 13. On n'est pas davantage tion.

courageux. Quatrième espèce de ^ Hi. Comme nous l'avons vu.

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