LIVRE III, CH. IX, § 6. lil
cependant au-dessous des premiers, parce qu'ils agissent non par inie loualjie pudeur, mais plutôt par la crainte, et que ce qu'ils veulent fuir, ce n'est pas tant la honte que le châtiment. Les chefs, maîtres de leurs inférieurs, leur font de leurs ordres une nécessité; et c'est ainsi qu'Hector peut dire :
« Celui que je surprends, s' enfuyant loin des siens, » Ne pourra se soustraire à la dent de mes chiens. »
g 5. C'est là ce que font aussi les généraux, quand ils ordonnent de frapper sans pitié les soldats qui reculent; ou lorsque, dans d'autres cas, ils font placer leurs troupes en avant des fossés ou d'autres obstacles de ce genre. C'est toujours une contrainte qu'ils exercent. Mais on ne doit pas être courageux par violence et nécessité ; il iautêtre brave uniquement, parce qu'il est beau de l'être.
§ 6. L'expérience acquise dans certains genres de dan- gers peut faire aussi l'effet du courage ; et voilà comment Socrate a pu penser que le courage est ime science.
��premier lieu. Le courage pris dans jourd'hui. Ce qui a pu donner lieu
sa grandeur et sa vérité. Voir au à la méprise d'Aristote, c'est qu'en
chapitre précédent. effet Heclor exprime la même pensée
§ U. Hector peut dire. Aristote quoiqu'en termes différents dans un
se trompe peut-être en mettant dans autre passage de l'Iliade. Voir ce
la bouche d'Hector les menaces que passage, chant XV, v. 348 et suiv.
profère Agamemnon, Iliade, chant II, <^ 5. Par ce qu'il est beau de
V. 391. Il cite encore ces vers, Po- l'àtre. En d'autres termes, parce que
litique, livre III, ch. 9, (page 175, c'est le devoir,
de ma traduction, 2« édition) ; mais S 6. Socrate a pu penser. Voir le
cette fois, il les restitue à Agamemnon. Laclus, pages 372, 378, 385, trad.
Il y a d'ailleurs dans l'une et l'autre de M. V^ Cousin, et le Protagoras,
citation des variantes avec le texte p. 122, id. On voit qu' Aristote, tout
d'Homère, tel que nous l'avons au- en comiiattant In théorie de Platon,
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