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A4 MORALE \ NICOMAQUE.

mesure à tous les excès du chagrin , il montre sa fai- blesse. § 11. Par suite, comme il craint toujours, il a la plus grande peine à concevoir de l'espérance ; tandis que le brave est tout le contraire ; car l'assurance est d'un cœur qui a bon espoir.

§ 12. Ainsi, le lâche, le téméraire, le courageux sont ce qu'ils sont relativement aux mêmes objets. Seule- ment, leurs rapports à ces objets sont différents ; les uns pèchent par excès, et les autres par défaut. L'homme de courage sait garder un sage milieu, et agir comme le veut la raison. Les gens téméraires se précipitent avec ardeur au-devant du danger; puis, quand le danger est venu , ils lâchent pied trop souvent. Les homraes coura- geux , au contraire , poussent résolument leur pointe dans l'action, et sont, auparavant, pleins de calme.

g 13. Nous pouvons donc le répéter : le courage est im juste milieu à l'égard des choses qui peuvent inspirer à l'homme, ou la crainte, ou l'assurance, dans les condi- tions que nous avons indiquées. Le vrai courage affronte et supporte le danger , parce que le devoir commande de s'y porter, ou parce qu'il serait honteux de s'y sous- traire. Du reste , mourir pour fuir la pauvreté , ou les tourments de l'amour, ou quelqu' événement doulou-

��rance. Il ne sait pas se rassurer, objets. Les objets de crainte et d'as-

((iiand la raison dit qu'il n'y a plus surance. — Mois quand le danger

à craindre. est venu. Répétition de ce qui vient

g M. A concevoir de l'cspdrance. d'être dit un peu plus haut Le texte n'a qu'un seul mot, qui 13. Mourir pour fuir lu pauvreté.

est beaucoup plus énerg;ique que la Arislote condamne ici le suicide,

périphrase qu'il m'a fallu prendre, comme l'ont fait Platon et les Pjtha-

^ 12. IMaliremcnl aux nnmcs çoriciens. — C'est plutôt d'un lâche ,

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