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PRÉFACE. XIV

dn bien cl de la vertu ; cl le devoir n'a pas compté de champions plus illustres, lis se ressemblent donc à cet égard, s'ils diflerent i\ quelques autres ; ils ne sont que des échos plus ou moins sonores d'une même pensée. Pourquoi rompre cet accord et cette harmonie, qui a été si utile au genre humain, eîi introduisant parmi eu\ les systèmes contraires? Pourquoi Taire à des doctrines dépravées l'honneur d'une réfutation ? En donnant aux hommes un amour intelligent et passionné du bien, on leur donne en même temps une horreur sufTisante du mal, que déjà leur cœur repousse instinctivement, et que leur esprit éclairé discerne et condamne. On peut sans doute laisser dans l'ombre Aristippe, Diogène même, Épicure et Ilelvétius, quand on expose la foi de Socrate, de Platon, de Marc-Aurèle et de Kant. Les systèmes qui préconisent le vice sous la forme du plaisir ou du bonheur, ont eu d'ailleurs moins d'in- fluence qu'on ne croit. Ce ne sont pas eux qui oui fait la corruption du temps où ils ont paru ; ils l'ont accrue en la flattant, on n'en peut douter. Mais a bien regarder les choses, ils trouvent encore moins de connivence que d'obstacles dans les penchants naturels de l'homme ; et les cœurs peu nombreux qu'ils perdent sont déjà plus d'à moitié perdus quand

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