Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/543

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE m, CH. IV, § IJ. -21

sciences, parce que les arts offrent bien plus matière à l'incertitude et aux dissentiments.

^ 10. La délibération s'applique donc spécialement aux choses qui, tout en étant soumises à des règles ordinaires, sont cependant obscures dans leur issue particulière, et {)0ur lesquelles on ne peut rien préciser à l'avance. Ce sont les choses où lorsqu'elles sont importantes, nous ap- pelons à notre aide des conseils plus éclairés que les nôtres, parce que nous nous défions de notre seul discer- nement et de notre insuffisance dans ces cas douteux, g Ll. Au reste, nous ne délibérons pas en général sur le but que nous nous proposons ; c'est plutôt sur les moyens qui doivent nous y conduire. Ainsi, le médecin ne délibère pas pour savoir s'il doit guérir ses malades, ni l'orateur pour savoir s'il doit persuader son auditoire, ni l'houmie d'État pour savoir s'il doit faire de bonnes lois ; en un mot, dans aucun autre genre, on ne délibère sur la fin spéciale qu'on poursuit; mais une fois qu'on s'est posé un certain bot. on cherche comment et par quels moyens on y pourra ])arvenir. S'il y a plusieurs moyens de l'atteindre, on re- cherche avec un redoublement d'attention quel est entre tous le plus facile et le plus accompli ; s'il n'y en a qu'un seul, on se demande comment on obtiendra par ce moyen unique la chose qu'oji désire. On cherchera même encore pour ce moyen par quelle voie on pourra s'en rendre niaître, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à la cause première, qui se trouve être la dernière c[u"on décou\'ie dans cette

��qu'il u'ya pas malière à dclibéiatioii t-st indispensable; car on peut fori

dans les sciences. l>iei> hésiter entre deux buts diffc-

« 11. En général. La restriction reiits; et alors on délibère pour

�� �