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LIVRE m, en. m, ^2. 13

��CHAPITRE III.

Théorie de la préférence morale, ou intention; on ne peut la confondre ni avec le désir, ni avec la passion, ni avec la volonté, ni avec la pensée; rapports et différences de l'intention avec toutes ces choses. — La préférence morale peut se confondre avec la délibération qui précède nos résolutions.

g 1. Après avoir distingué et défini ce qu'on doit en- tendre par volontaire et involontaire, l'étude que nous devons faire à la suite, c'est celle de la préférence ou intention qui détermine nos résolutions. L'intention paraît être l'élément le plus essentiel de la vertu ; et bien mieux que les actions mêmes de l'agent, elle nous permet d'ap- précier ses qualités morales.

§ 2. D'abord, la préférence morale ou intention est bien certainement quelque chose de volontaire ; mais l'inten- tion n'est pas identique à la volonté, qui s'étend plus loin qu'elle. Ainsi, les enfants et les autres animaux ont bien une part de volonté ; mais ils n'ont pas de préférence ni d'intention raisonnées. Nous pouvons bien appeler volon-

��Ch. m. Gr. Morale, livre I, ch. vertu. C'est ainsi que Kant a dit

11 et 15; Morale à Eudème, livre qu'il n'y a qu'une seule chose a»i

II, ch. 10. monde qu'on puisse tenir pour abso-

§ 1. Celle de la préférence ou in- lument bonne, c'est «xne bonne vo-

tention. J'ai dû mettre ces deux lonlé. Métaphysique des mœurs, p.

mots pour rendre toute la force du 13, traduction de M. J. Barni.

seul mot qu'emploie Aristotc. — § 2. L'intention n'est pas iden-

L'élément le plus essentiel de la tique à la volonté. L'exemple que

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