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g 1 5. On peut reconnaître aussi des milieux dans les émotions et dans tout ce qui les concerne. Ainsi la mo- destie n'est pas une vertu ; et cependant elle est l'objet de nos louanges, ainsi que l'homme modeste. C'est qu'en effet on peut dans ces affections distinguer aussi l'homme qui garde le vrai milieu. Celui qui les ressent avec excès rougit de tout ; et il est en quelque sorte frappé d'em- barras. L'homme au contraire qui pèche en ceci par dé- faut ou qui ne rougit de rien absolument, est un homme impudent. Celui qui sait tenir le milieu entre ces deux excès est l'homme modeste.

§•16. La justice qui applique un jugement impartial à la conduite d'autrui, tient le milieu entre l'envie du bonheur des autres, et la joie malveillante que provoque leur souffrance. Ces trois affections d'ailleurs se rapportent au plaisir et à la peine que nous peut causer tout ce qui arrive à nos semblables. L'homme impartial et animé d'un juste courroux s'afflige et s'indigne du spectacle d'une prospérité non méritée. L'envieux qui par excès dépasse cette impartialité, s'afflige de tous les biens qui arrivent aux autres hommes. Enfin celui qui peut se plaire au mal d'autrui est si loin de s'en affliger qu'il va jusqu'à s'en réjouir.

g 17. Du reste on pourra trouver ailleurs l'occasion de parler de ceci plus à propos ; et quant à la justice, comme

��§ 16. La justice qui applique... sonnilie le sentiment qu'Aristotc TCul

Le mot dont se sert Aristote est Né- désigner ici. — Celui qui peut n.-

mésis ; nous n'avons point de mot en plaire... Je n'ai pu éviter cette es-

francais qui réponde J» ceUii-lù. La pèce de tatitologie qui est dans l'idéo

Némésis, dans le sens ordinaire où on bien plus encore que dans les mots,

l'ontond, est la diiessc en qui se per- § 17. Ailleurs. Voir plus loin,

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