Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/502

Cette page n’a pas encore été corrigée

90 MORALE A NICOMAQIJE.

iielles uniquement par le caractère affreux qu'elles offrent ; et ce n'est ni à cause de leur excès, ni à cause de leur défaut. Il n'y a donc jamais dans ces choses moyen de bien faire; on n'y peut commettre que des fautes. Il n'y a pas dans les cas de ce genre à rechercher ce qui est bien ou ce qui n'est pas bien, et par exemple pour l'adultère, s'il a été commis comme il convenait , avec telle femme, dans telles circonstances , de telle façon ; d'une manière absolue, faire l'une quelconque de ces choses, c'est com- mettre un crime. § 19. C'est comme si l'on allait croire que dans l'iniquité, dans la lâcheté, dans la débauche, il peut y avoir un milieu-^un excès, et un défaut ; car alors il faudrait qu'il y eût un milieu d'excès et de défaut, et un excès d'excès, et un défaut de défaut. § 20. Mais de même qu'il n'y a ni excès ni défaut pour le courage et pour la tempérance, parce qu'ici le milieu est en quelque sorte un extrême ; de même il n'y a plus pour ces actes coupables ni milieu, ni excès, ni défaut; mais de quelque façon qu'on s'y prenne, on est toujours criminel en les commettant; car il n'est pas possible qu'il y ait un milieu ni pour l'excès ni pour le défaut, pas plus qu'il ne peut y avoir ni excès, ni défaut pour le milieu.

��§ 19. Un milieu d'excès et de dé- § 20. Ni excès iii défaut pour le

faut. La lâcheté est le défaut de courage. Parce que le courage est le

courage ; elle est donc un extrême, milieu de la lâcheté, d'une part, et

et il n'y a pas de milieu pour elle, de la témérité, de l'autre, comme

non plus qu'excès ou défaut. on le verra au chapitre suivant.

�� �