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74 MORALE A NICOMAQUE.

nous pousse au mal, et la crainte de la douleur qui nous empêche de faire le bien. § 2. Voilà pourquoi il faut, dès la première enfance, comme le dit si bien Pla- ton, qu'on nous mène de manière à ce que nous placions nos joies et nos douleurs dans les choses oii il convient de les placer; et c'est en cela que consiste la bonne édu- cation. § 3. De plus, les vertus ne se manifestent jamais que par des actes et des affections : or, il n'est pas un acte, il n'est pas une affection qui n'ait pour conséquence, ou le plaisir, ou la peine ; et ceci est une preuve nouvelle que la vertu se rapporte uniquement à nos peines et à nos plaisirs. § h. C'est encore ce que témoignent assez les châtiments qui, parfois, suivent nos actions. Ces châti- ments sont en quelque sorte des remèdes, et les remèdes n'agissent ordinairement, et dans le cours naturel des choses, que par les contraires. § 5. Nous pouvons répé- ter, en outre, ce que nous venons de dire : toute qua- lité de l'âme est, par sa vraie nature, en rapport avec les choses et ne concerne que les choses qui la rendent naturellement meilleure ou pire. Or, les qualités de l'âme ne se pervertissent que par le plaisir ou la peine, quand on poursuit l'une ou qu'on fuit l'autre, alors qu'il ne le faut pas, et, sans apprécier ni l'occasion où on les prend,

��§ 2. Comme le dit si bien Platon, § 4. Les châtiments, étant amers

Voir les Lois, li^Te I, pages 21, 30 et agissant à la façon des remèdes

et 54 , et livre II , pages 72 et 90, de par les contraires, il s'en suit que la

la traduction de M. Cousin. faute qu'ils ont pour objet de guérir

§ 3. La vertu se rapporte unique- nous était douce et qu'elle nous a

ment... La vertu morale plus parti- fait plaisir.

culièrement encore que la vertu Intel- § 5. Ce que nous venons de dire.

lectuelle. Dans le chapitie premier, § 6. —

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