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LIVRE II, CH. m, ^ 1. 73

geux; el une fois que nous le sommes, nous pouvons bien mieux supporter les dangers sans la moindre crainte.

��CHAPITRE III.

Pour bien juger des qualités qu'on possède, il faut regarder aux sentiments de plaisir et de peine qu'on éprouve après avoir agi ; l'homme de iDien se plait à bien faire ; le méchant, à faire mal. — Maxime de Platon. — Immense influence du plaisir et de la peine sur la destinée humaine et sur la vertu ; l'usage bon ou mauvais du plaisir ou de la peine distingue profondément les hommes entr'eux. — La morale et la politique doivent s'occuper surtout des plaisirs et des peines ; c'est aussi ce dont s'occupera le présent traité.

��g 1. Un signe manifeste des qualités que nous con- tractons, c'est le plaisir ou la peine qui se joint à nos actions et qui les suit. L'homme qui s'abstient des plai- sirs du corps, et qui se plait à cette réserve même , est tempérant; celui qui ne la supporte qu'à regret, a de l'intempérance. L'homme qui affronte les dangers et qui s'y plait, ou, du moins, n'en est pas troublé, est un homme courageux ; celui qui s'en trouble, est un lâche. C'est qu'en effet la vertu morale se rapporte aux peines et aux plaisirs, puisque c'est la recherche du plaisir qui

��Ch. m. Grande Morale, liv. I, cesse vériGer sur soi-même et sur

ch. 6; Morale à Eudème, livre II, autrui. — La recherche du -plaisir...

cil. 4. nous pousse au mal. On voit aisément

§ 1. te plaisir ou la peine. Obser- en quel sens Arislole prend celte

vation pratique qu'on peut sans maxime, ainsi que la suivante.

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