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LIVRE I, CH. XI, ^ 20. 63

que cette partie secondaire est douée de raison, il faudra reconnaître que la partie raisonnable de l'âme est égale- ment double; et l'on y distinguera la partie qui possède la raison en propre et par elle-même, et la partie qui entend la raison comme on entend la voix d'un père bienveillant. § 20. La vertu dans l'homme nous présente également des distinctions fondées sur cette différence ; et parmi les vertus, nous appelons les unes des vertus intellectuelles et les autres des vertus morales. La sagesse ou la science, l'esprit, la prudence, sont des vertus intellectuelles; la générosité et la tempérance sont des vertus morales. En parlant du moral et du caractère d'un homme, nous ne disons pas qu'il est savant ou spirituel, tandis que nous pouvons dire qu'il est doux, ou qu'il est tempérant. C'est encore à ce point de vue que nous louons le sage à cause des facultés qu'il possède; et parmi les facultés diverses, nous qualifions de vertus celles qui nous semblent dignes de notre louange.

��§ 20. La vertu... nous présente lies de son ouvrage. Mais il a traité

également. C'est une théorie très- des vertus intellectuelles dans le VI"

profonde d'avoir rattaché la division livre. — La sagesse ou la science.

des vertus à celle des facultés de J'ai dû mettre ces deux mots pour

l'âme. Mais il est peut-être peu exact rendre toute la force de l'expression

de rapporter les vertus morales à grecque. — Noire louange. On vient

cette partie de l'àme qui ne possède de voir quelle portée Aristote donne

pas la raison, et ne fait qu'y obéir, à ce mot. On loue la vertu parce

Du reste, Aristote ne paraît pas avoir qu'elle est volontaire, tiré toutes les conséquences de cette Pour toute cette discussion sur les

distinction, qu'il n'a guère fait qu'in- diverses parties de l'àme, il faut vo'r

diquer, et qui ne se reproduit pas la Grande Morale, livre 1, eh. L cl

pour ainsi dire dans les autres par- 5, et aussi ch. 32.

FIN DU I.ÎVr.E PREMIER.

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