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LIVRE I, CH. XL ^ 10. 59

politique est une science beaucoup plus relevée et beau- coup plus utile que la médecine, et que déjà les méde- cins distingués se donnent les plus grandes peines pour acquérir l'exacte connaissance de tout le corps humain. § 8. Il faut donc que l'homme d'État fasse ime étude de l'âme; mais l'étude que nous ferons maintenant n'aura en vue que la politique, et nous ne la pousserons que jusqu'où elle est nécessaire pour nous bien faire connaître l'objet actuel de nos recherches. Un examen plus appro- fondi et tout à fait exact nous donnerait peut-être plus de peine que n'en demande le sujet que nous discutons ici.

§ 9. Du reste la théorie de l'âme a été suffisamment éclaircie sur quelques points, même dans nos ouvrages Exotériques; nous leur ferons d'utiles emprunts, et par exemple, nous leur prendrons la distinction des deux parties de l'âme : l'une qui est douée de raison, et l'autre qui en est privée. § 10. Quant à savoir si ces parties sont séparables, comme le sont les diverses parties du corps, et comme l'est tout objet divisible ; ou bien si elles ne sont deux qu'à un point de vue purement rationnel, tout en étant inséparables de leur nature, conune le sont la partie concave et la partie convexe dans la circonférence, ce

��§ 8. Vn examen plus approfondi, tote croit en avoir asseï dit sur ce On peut croire qu' Aristote renvoie cet sujet, au point de vue de la poli- examen spécial au Traité de l'Ame, tique, dans des ouvrages qui n'a-

§ 9. Dans nos ouvrages Exoté- vaient pas pour but de le traiter à

riqucs. Il semblerait que c'est plutôt fond. Il est certain qu'une étude

« ésotériques ; » mais les manuscrits aussi complète que celle du Traité de

sont unanimes et ne donnent pas de l'Ame est fort inutile à un homme

variantes. D'un autre côté le mot d'État. Voir une expression analogue,

« même « semble indiquer qu'Aris- plus loin, livre VI, cli. 3, § 1.

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