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LIVRE I, CH. VI, J^ 12. 37

exemple, charme celui qui aime les chevaux ; le spectacle charme celui qui aime les spectacles; tout comme les choses justes charment celui qui aime la justice ; et d'une manière plus générale, les actes vertueux charment celui qui aime la vertu, g 10. Si les plaisirs du vulgaire sont si différents et si opposés entr'eux, c'est que ce ne sont pas de leur nature de vrais plaisirs. Les âmes honnêtes qui aiment le beau, ne goûtent que les plaisirs qui par leur nature sont des plaisirs véritables; et ceux-là, ce sont toutes les actions conformes à la \'ertu ; elles plaisent à ces cœurs bien faits, et elles leurs plaisent uniquement par elles-mêmes. § 11. Aussi la vie de ces hommes généreux n'a pas besoin le moins du monde que le plaisir vienne se joindre à elle comme une sorte d'appendice et de complément; elle porte le plaisir en elle-même; car, indépendamment de tout ce que nous venons de dire, on peut ajouter que celui qui ne trouve pas son plaisir aux actions vertueuses, n'est pas vraiment vertueux; de même qu'on ne peut pas appeler juste celui qui ne se plaît pas à pratiquer la justice ; ni libéral, celui qui ne se plaît pas aux actes de libéralité ; et ainsi du reste.

g 12. Si tout ceci est vrai, ce sont les actions conformes à la vertu qui sont en elles-mêmes les vrais plaisirs de l'homme. Elles ne sont pas seulement agréables ; elles sont en outre bonnes et belles ; et elles le sont par-dessus toutes choses, chacune en leur genre, si toutefois l'homme

��% a. N'a pas besoin le moins du ineiil. Je suis très-loin de l'en bla-

monde. C'est en partie la théorie pla- mer ; et ceci répond aux critiques de

lonicienne; et c'est lu tout le Stoïcisme Brucker et de quelques autres,

en morale. Aristote se montre ici $i2. Les vrais plaisirs de l'homme.

plus austère qu'il ne l\st ordinaire- Il aurait pu ajouter; et sa véritable

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